Philippe Duquesnoy ne pense pas pour l'instant aux élections municipales de 2014.
Philippe Duquesnoy a été élu il y a maintenant trois ans à la tête de la commune de Harnes. Un premier mandat pour cet Harnésien de naissance qui a du faire face à sa nouvelle fonction d'homme politique. L'occasion à mi-mandat de faire un bilan des action
Tout d'abord, à la moitié de votre premier mandat de maire, quel est votre ressenti par rapport aux trois années écoulées ?
Mon ressenti s'exprime en un terme : "riche".
Riche au niveau humain car en tant que maire, je rencontre des populations différentes avec des problèmes différents. Riche aussi au niveau humaniste, car on essaie de résoudre leurs problèmes. On travaille pour le bien de la commune, pour l'intérêt général. Riche relationnellement, car, avec cette fonction, nous sommes amenés à rencontrer tous les services que ce soit ceux de l'État, de la Région, du Département... Et riche aussi au niveau intellectuel. Je suis en perpétuelle remise en cause d'un point de vue social, juridique administratif... selon les dossiers. C'est une richesse pour un individu.
Quelle est votre satisfaction en ce début de mandat ?
En trois ans, je suis assez fière du dynamisme commercial qui s'est mis en place sur Harnes. Il y a beaucoup de choses qui ont été faites. Il faut rappeler que monter des dossiers c'est long. Il y a des règles administratives, juridiques, des procédures à suivre.
Et votre déception ?
Le rôle de maire est souvent difficile moralement car on aimerait répondre à toutes les demandes positivement : un logement, un emploi... On est souvent sollicité mais nous ne pouvons pas à chaque fois répondre favorablement, alors il faut faire des choix. Et cela amène parfois une incompréhension des personnes. Certaines nuits, je ne dors pas car j'ai des décisions difficiles à prendre. Mais même quand il y a une fatigue morale, il n'est pas question de baisser les bras. C'est à ces moments-là qu'on a besoin de se ressourcer avec sa famille et ses amis. Il faut essayer de se garder des petits moments dans sa vie privée. Mais je suis conscient que je ne consacre pas assez de temps à ma famille et à mes amis mais ça, c'est parce que je suis un homme de terrain. Au départ, je ne suis pas un homme politique mais un homme associatif et syndicaliste.
Quand vous avez commencé, appréhendiez-vous votre fonction ? Avez-vous demandé des conseils à d'autres élus ?
Quand je suis arrivé, bien sûr que j'appréhendais. J'ai été conseiller municipal dans l'opposition il y a 20 ans, mais ce n'était pas la même chose. J'avoue que je suis parti sur un terrain vierge. Je suis arrivé sur une terre brûlée. Il n'y avait plus rien, plus de projet. On s'appuie alors sur l'expérience de quelques élus des communes voisines. On échange beaucoup avec d'autres maires. C'est cela qui crée des liens et qui permet de créer un dynamisme au niveau de la Communauté d'agglomération de Lens-Liévin (CALL).
Qu'aimeriez-vous mettre en place avant la fin de votre mandat ?
Il y a plusieurs choses. Tout d'abord passer le plan d'occupation des sols (POS) en plan local d'urbanisme (PLU), ce qui permettra de développer la commune en phase avec le schéma directeur pour un avenir sur, 10, 15 voire 20 ans. L'avenir de la commune est tracé avec la reconversion du site Noroxo, le développement de l'urbanisation de Harnes avec un travail sur le centre ville. Puis l'avenir de Harnes passe aussi par son canal avec un développement touristique, environnemental, de loisirs. C'est un constat majeur au même titre que la coulée verte. Puis avant la fin du mandat, il y aura la mise en place de deux zones d'aménagement concerté (ZAC), zone de l'Abbaye et zone Sources des moulins. Nous sommes en cours de concertation avec la population. Et il y aura également la réalisation de la médiathèque entre la cité d'Orient et la cité Bellevue.
Pensez-vous déjà à vous représenter en 2014 ?
Il y a un temps pour la campagne et un temps pour faire le travail. Actuellement, je suis dans la période de travail. Pour l'instant, je n'ai pas le temps de m'occuper de cela. Il sera temps, un an avant de voir si le travail effectué est satisfaisant. Je ferai d'abord le point moi-même pour voir si je suis satisfait, puis ça sera mon équipe qui le fera. Après, c'est la population qui tranchera.
Propos recueillis parVirginie AUGERAUD
L'Avenir de l'Artois