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dimanche 19 juin 2011

Avec un PLU et deux ZAC, la commune part à la recherche des habitants perdus

 Philippe Duquesnoy mise sur deux secteurs précis pour renouveler le parc de logements.
C'est l'histoire d'une commune d'un peu plus de 13 000 habitants qui voudrait stopper l'hémorragie soit 1 500 habitants de moins depuis 1990. La municipalité a présenté en réunion publique deux projets de ZAC, l'une sous Noroxo et l'autre au pied du terril, générant environ 500 logements. Une des deux doit être engagée avant la fin du mandat, garantit le maire. Émoi chez un agriculteur concerné.

S'appuyant sur les travaux du cabinet d'études Urbycom (Douai) et de la société d'économie mixte Adévia (Liévin), la municipalité organisait une réunion publique, mardi soir, au complexe sportif Bigotte. Philippe Duquesnoy, maire, a présenté aux Harnésiens la transformation du POS (plan d'occupation des sols) en un PLU (plan local d'urbanisme) qui permettra de « penser » la commune sur une période d'au moins 20 ans.
Deux projets de ZAC (zones d'aménagement concerté) ont été présentés devant à peine quatre-vingts personnes. Selon le maire, ces deux programmes immobiliers éviteront que d'autres ne s'installent sur le territoire harnésien de façon anarchique.

Paradoxe harnésien

« Ces deux ZAC doivent nous permettre d'inverser la courbe démographique », énonce Philippe Duquesnoy. La réalité harnésienne semble en effet paradoxale. D'un côté une classe sera fermée à la rentrée, de l'autre on vient d'enregistrer une hausse de 70 % des demandes de logement sur un an.
Les demandes de logements seraient de 350 actuellement.
Ces deux opérations feront l'objet d'une délibération en conseil municipal. La première, dite ZAC de l'Abbaye, couvre 5 hectares en dessous de Noroxo, entre les rues de Saint-Dizier, de l'Abbaye et Léon-Blum. Une approche paysagère est donnée à ce futur quartier, avec la volonté de limiter la place de la voiture et une possible utilisation en trame verte de l'ancien cavalier limitrophe. Au total, 200 logements sont concernés.
La seconde zone, baptisée ZAC La source des Moulins s'étend sur 12 hectares au pied du terril et venant toucher les cités Bellevue et d'Orient. Selon les préconisations du schéma de cohérence territoriale (validé par l'État), entre 20 et 25 logements à l'hectare sont envisagés sur ce secteur soit 300 à 350 logements individuels ou collectifs, plutôt sur deux étages et avec au moins une mitoyenneté. « C'en est fini du lotissement pavillonnaire qui est très consommateur de terrains », explique Emmanuel Anquez, d'Adévia.

L'équité avantles copains

Le sujet de la terre, si rare dans le bassin minier, soulève des réactions. Certes le PLU s'efforce de préserver les terres agricoles du nord. Mais un des deux projets d'aménagement suffit à émouvoir cet agriculteur annaysien qui possède des terres sur l'emprise de la future ZAC de l'Abbaye. Il râle après cette nouvelle privation de terres qui se dessine, qui plus est venant d'un « copain » comme il appelle le maire PS d'Harnes. Celui-ci lui répond en le tutoyant et en l'appelant Bernard qu'il n'y a pas de copain qui tienne, que seule compte l'équité. « Oui des agriculteurs perdront des terres mais des Harnésiens ne coucheront plus chez leurs parents », ajoute le maire.
« Ne pas gaspiller la terre agricole qui fait l'une des meilleures patates au niveau national », c'est le message du responsable cantonal de la FDSEA, par ailleurs cultivateur sur Harnes et livreur de Mac Cain. Il en appelle à la vigilance alors que des risques de délocalisation seraient « plus que jamais d'actualité ».
Souvent présente à ce type de réunion publique, l'Annaysienne Angèle Dupayage, vice-présidente du Syndicat de la propriété rurale 62, rappelle que 1 500 hectares agricoles ont été mangés par l'urbanisation ces dernières années dans le bassin minier. Cette réunion aura donc été l'occasion de constater que la terre est un terrain sensible. Chacun y va décidément avec des pincettes ! •
Une consultation publique est en cours au sujet des deux ZAC. Des panneaux sont exposés jusque début juillet dans le hall de la mairie où l'on peut signer un registre situé au service urbanisme. La mairie indique que « les remarques seront intégrées »

samedi 18.06.2011, 05:17 - La Voix du Nord